Allocution d’ouverture de Peter Routledge, surintendant, à l’occasion de la publication du Regard annuel sur le risque de 2023
Discours -
Le texte prononcé fait foi
Bonjour et bienvenue à ce point de presse sur notre Regard annuel sur le risque de 2023-2024.
Je m’appelle Peter Routledge et j’agis à titre de surintendant des institutions financières. Je suis en compagnie d’Angie Radiskovic, surintendante auxiliaire et dirigeante principale de la stratégie et du risque au BSIF.
Avant de commencer, j’aimerais reconnaître que nous nous réunissons aujourd’hui à Ottawa, sur le territoire ancestral non cédé du peuple algonquin anichinabé, dont la culture et la présence ont enrichi et enrichissent toujours ces terres.
L’an dernier, dans le but d’être encore plus transparent envers les entités réglementées et la population canadienne, le BSIF a publié son tout premier Regard annuel sur le risque. Ce document vise à mettre les parties prenantes en garde contre les risques urgents qui se profilent à l’horizon, et à décrire les mesures de surveillance et de réglementation que nous mettons en œuvre pour faire face à ces risques.
Notre Regard annuel sur le risque de 2023-2024 présente neuf risques appréciables pesant sur l’économie et le système financier du Canada. Cette liste n’est pas exhaustive, mais indique les risques que le BSIF considère comme les plus importants. Le Regard annuel sur le risque présente l’évaluation que fait le BSIF des risques pour le système financier et les mesures qu’il prend à cet égard. Il ne s’agit pas de prédire si les risques vont se concrétiser en événements réels, mais plutôt d’accroître la transparence de notre système financier pour stimuler une prise de mesures rapide face à ces risques. Nous pensons ainsi pouvoir réduire la probabilité que ces risques surviennent et causent des dommages.
Dans le Regard annuel sur le risque, nous avons donc recensé neuf grands risques, que nous avons présentés par ordre d’importance. Afin que nous disposions d’un peu plus de temps pour la période de questions, je vais parler brièvement des trois premiers, toujours par ordre d’importance, je vais me contenter d’énumérer les six suivants.
Le premier risque est un risque de repli du marché du logement. Le BSIF se prépare à la possibilité, sans rien prédire, que le marché du logement demeure anémique tout au long de 2023.
À ce titre, nous veillons à ce que les institutions financières fédérales (ou IFF) suivent l’évolution de la conjoncture et à ce que leurs normes de prêt respectent notre ligne directrice B-20, Pratiques et procédures de souscription de prêts hypothécaires résidentiels. Au début de 2023, le BSIF a aussi lancé une consultation publique sur sa ligne directrice B-20, dont l’accent initial était mis sur les mesures de remboursement de la dette. Cette consultation a récemment pris fin, et nous prévoyons de publier une nouvelle version à l’étude de cette ligne directrice plus tard au cours de l’année.
Le deuxième risque est le risque de liquidité et de financement. Les conditions de liquidité et de financement continueront de subir des pressions à mesure que les marchés des capitaux absorberont les effets du resserrement de la politique monétaire, de l’incertitude géopolitique et d’une propension plus faible à prendre des risques.
Pour y répondre, nous effectuons des analyses pour déceler les signes précurseurs sous forme de changements importants de la stabilité des dépôts, de l’accès au financement et des expositions au risque de crédit de contrepartie.
Le troisième est le risque lié à l’immobilier commercial. Les sous-segments de la construction et de l’aménagement ainsi que des actifs de bureau seront marqués par les niveaux d’incertitude les plus élevés au cours de la prochaine année. Une forte inflation, une éventuelle hausse des défauts chez les emprunteurs, une baisse de la demande de logement et les problèmes persistants de la chaîne d’approvisionnement continueront de taxer le sous-segment de la construction et de l’aménagement.
Dans ce dossier, nous continuons de mener des activités de suivi ciblées pour déceler des signes de vulnérabilité au niveau des emprunteurs et des portefeuilles.
Voilà qui fait le tour des trois premiers risques. Je vais maintenant énumérer les six autres, toujours par ordre d’importance. Cette fois, je ne vais pas entrer dans le détail, mais me contenter de les citer tels qu’ils figurent dans le document.
Le quatrième risque sur notre liste est le risque de contagion depuis le secteur de l’intermédiation financière non bancaire.
Le cinquième est le risque lié aux prêts commerciaux et aux prêts aux grandes entreprises.
Le sixième, le risque lié à l’innovation numérique.
Le septième, le risque climatique.
Le huitième, le cyberrisque.
Et enfin le neuvième, le risque lié aux tiers.