Déclaration liminaire du surintendant Peter Routledge - Table ronde sur l’innovation numérique et la sécurité financière au Sommet 2022 de Paiements Canada
Discours -
Le contexte de risque dans lequel nous menons nos activités est plus volatil, complexe, interrelié et existentiel que jamais. Nous devons tous être agiles et travailler ensemble pour assurer la résilience continue du système financier canadien – et les discussions que nous aurons ici sont un bon moyen d’y parvenir.
Au cours de ma carrière, j’ai passé beaucoup de temps à examiner les risques dans les secteurs privé et public. Mon expérience me fait dire que ce qui a réussi dans le passé peut s’avérer insuffisant devant des risques qui sont plus volatils, complexes, interreliés et existentiels que ceux qui nous menaçaient auparavant.
Nous avons récemment publié notre premier numéro de Regard annuel sur le risque. Il décrit les risques que nous voyons, les mesures de réglementation et de surveillance que nous adoptons, et notre plan de travail pour leur faire face la prochaine année.
Nous avons certes relevé un certain nombre de risques, comme le changement climatique, le repli du marché du logement et les cyberattaques. Mais le risque dont j’aimerais vous parler aujourd’hui est celui de la numérisation du secteur financier.
La numérisation du secteur financier est en marche depuis que nous avons abandonné le papier et le crayon. Chaque fois que la technologie a été adaptée au secteur financier, elle a permis d’accroître l’efficacité, la commodité et les possibilités pour les institutions financières, les clients et les autres entreprises. Le plus souvent, la numérisation se traduit par une augmentation de la valeur et de la concurrence dans le secteur.
Nous avons assisté au développement et à l’utilisation croissante des agrégateurs et des applications de crédit, et les Canadiens sont plus nombreux que jamais à se tourner vers les services bancaires numériques plutôt que de se rendre en succursale. Ces nouveautés sont les bienvenues, mais elles ne sont pas sans risque. Les questions de protection des consommateurs, de suivi des activités illicites et de stabilité financière sont parfois sous-encadrées.
Bref, la numérisation innove plus vite que le cadre législatif qui garantit la stabilité du système financier canadien. C’est à nous tous, ici présents, de contribuer à accélérer nos efforts.
Vous aurez vu certains des travaux prévus pour le cadre de surveillance fédéral dans le budget fédéral déposé il y a quelques semaines. La modernisation des paiements, la protection des consommateurs, l’assurance-dépôts et le système bancaire ouvert sont tous à l’ordre du jour.
À mes yeux, il est clair que le système financier n’est pas une île et que les risques importants que posent l’innovation et les acteurs non traditionnels du système font partie de l’économie réelle de demain. Dans la mesure où les Canadiens comptent sur les services financiers et s’attendent à ce qu’ils soient efficaces, sûrs et crédibles, élargir le périmètre réglementaire actuel est un choix simple. Nous ne pouvons en rester là et nous attendre à une résilience continue pendant que des institutions non réglementées se développent à l’abri des protections que les Canadiens attendent et méritent.
Autrement dit, nous, au BSIF, et le gouvernement en général, cherchons des moyens d’encourager l’innovation et la concurrence et de faciliter l’entrée de nouveaux acteurs, tout en fournissant un cadre permettant de maintenir la confiance dans le système financier.
Je suis heureux que les autres participants à la table ronde cherchent à atteindre un juste équilibre. Ces discussions nous donnent toutes les chances de réussir dans nos relations avec les acteurs du secteur réglementé, ceux qui cherchent à y entrer et tous ceux qui en dépendent.