Discussion avec Tolga Yalkin lors de la conférence de l'Association pour l'investissement responsable
Discours - Vancouver -
Tolga Yalkin, le surintendant auxiliaire, Secteur des mesures de réglementation du BSIF, participe à une table ronde intitulée « 2024 Regulatory Roundtable – Critical Developments and What to Anticipate » (table ronde sur la réglementation 2024 – importants faits nouveaux et à quoi s’attendre) lors de la conférence de l’Association pour l’investissement responsable (AIR)
Modérateur : Tolga, pouvez-vous nous expliquer en quoi le BSIF est différent de ce que nous connaissons déjà? En quoi votre rôle est-il différent et comment s’inscrit-il dans cette évolution réglementaire?
Surintendant auxiliaire Tolga Yalkin :
- Orientation réglementaire
- Ce qui distingue le BSIF, c’est qu’il a pour mission de fournir la structure ou le cadre dans lequel les institutions financières gèrent les risques et, en fin de compte, de s’assurer qu’elles les gèrent effectivement de manière appropriée.
- Les changements climatiques ont une incidence sur la sûreté et la solidité des institutions financières, car ils modifieront les flux de trésorerie générés par certains actifs financiers et certaines activités.
- Comme elles sont plus destructrices et plus fréquentes, les catastrophes naturelles transforment les facteurs économiques fondamentaux de certains segments de l’assurance. Les restrictions croissantes relatives aux sources d’énergie émettrices de gaz à effet de serre intensifient les risques financiers et le risque d’atteinte à la réputation.
- Les conséquences physiques des changements climatiques et les répercussions de la transition écologique touchent tous les autres risques traditionnels auxquels les institutions financières sont confrontées, comme le risque de crédit, de marché, d’assurance et opérationnel.
- C’est pourquoi nous avons lancé, au cours de la dernière année, un certain nombre de mesures visant à promouvoir une gestion solide du risque climatique par les institutions financières, comme notre ligne directrice B-15, le relevé réglementaire sur les risques climatiques et l’exercice normalisé d’analyse de scénarios climatiques.
- Convergence des normes de durabilité
- La convergence en matière de durabilité et l’harmonisation des exigences réglementaires sont avantageuses pour les institutions financières. En ce qui concerne le risque climatique, nous reconnaissons l’importance d’adapter les normes au contexte canadien ainsi qu’à l’objectif visé.
- C’est pourquoi nous avons mis à jour l’annexe 2‑2 de notre ligne directrice B‑15 en mars dernier pour l’harmoniser à la version finale de la norme IFRS S2 sur les informations à fournir liées au climat du conseil des normes internationales d’information sur la durabilité (International Sustainability Standards Board – ISSB). Cela rationalise les informations sur le climat et favorise la transparence des risques liés au climat.
- Nous suivrons de près la consultation du CCNID et, une fois que celui-ci aura mis la touche finale à ses normes, nous les intégrerons à notre ligne directrice afin de garantir des attentes cohérentes pour les institutions et d’éviter la fragmentation de l’information relative au climat communiquée sur le marché.
- Adoption de normes internationales
- Lorsqu’il s’agit d’élaborer des approches réglementaires pour le Canada, nous participons aux activités de divers organismes internationaux de normalisation, notamment le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire (CBCB), le Conseil de stabilité financière (CSF) et l’Association internationale des contrôleurs d’assurance (AICA), pour n’en citer que quelques-uns.
- Une fois les normes internationales élaborées, nous prenons note de la façon dont elles sont adoptées par d’autres pays, en particulier ceux où nos institutions financières peuvent exercer leurs activités.
- Notre travail consiste à examiner ces normes et à nous demander ce qui est logique d’un point de vue canadien. Pour ce faire, nous étudions attentivement le risque que vise cette norme internationale, selon nous, mais aussi l’incidence qu’elle aurait sur la capacité des institutions financières à se mesurer à la concurrence et à prendre des risques raisonnables.