Mot de bienvenue du surintendant – webémission du BSIF sur la gestion du risque, 18 juin 2024

Discours - Virtuelle -

Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue à notre webémission annuelle sur la gestion du risque, édition 2024.

J’aimerais vous parler aujourd’hui d’un sujet en particulier : notre environnement de risque. On aime affirmer que l’environnement de risque est stable. Bien qu’à première vue cela semble être le cas, « stable » n’est pas l’adjectif pour lequel j’opterais pour qualifier l’environnement des douze derniers mois. À mon avis, les entreprises et les ménages canadiens ont fait face aux répercussions d’une période prolongée de forte inflation et son corollaire, des dépenses et des prix plus élevés.

En outre, notre pays a dû affronter l’été dernier des feux de forêt d’une ampleur sans précédent dans le nord-ouest, ce qui illustre le risque financier du changement climatique. Notre système bancaire a dû absorber, et a réussi à absorber, un coût de crédit en constante augmentation engendré par des taux d’intérêt à leur plus haut niveau de ces dix dernières années et, encore une fois, par des prix plus élevés dans l’ensemble de l’économie.

Les assureurs vie, quant à eux, ont dû s’adapter à un changement majeur, comme on n’en voit qu’un par génération (du moins on l’espère), de la norme d’évaluation appliquée aux bilans (c’est-à-dire l’IFRS 17). Enfin, les assureurs multirisques continuent de gérer, avec brio, les risques prudentiels découlant du changement climatique.

Par ailleurs, les systèmes financiers de nos homologues et de nos collègues aux États-Unis et en Europe ont absorbé d’importants chocs provoqués par des faillites d’institutions. Nous avons aussi dû nous adapter à de nouveaux conflits en Europe orientale et en Méditerranée : la guerre en Ukraine perdure depuis un certain temps, et celle entre Israël et le Hamas se poursuit à Gaza. Autrement dit, même si à première vue l’environnement de risque semble stable, si l’on creuse un peu, les facteurs d’instabilité sont nombreux.

Or, le rôle du BSIF consiste à s’assurer que toutes les institutions qui relèvent de sa compétence demeurent bien préparées à faire face aux chocs possibles. À mon avis, ceux que l’on craignait l’année dernière ne se sont jamais concrétisés. J’espère pouvoir répéter cette affirmation l’an prochain.

Certes, les taux d’intérêt sont plus élevés que ceux des 10 dernières années, mais ce n’est pas nécessairement le cas si on remonte 30 ans en arrière. Les charges de remboursement restent un défi pour les ménages et les entreprises.

Incertitude et volatilité continuent de se dégager des marchés en matière d’évaluation des actifs et de risque d’investissement. Les conflits géopolitiques exacerbent les vulnérabilités externes et engendrent régulièrement de très importants cyberrisques pour les institutions du système financier canadien.

Pour autant, nous pensons que le système financier canadien dispose de suffisamment de réserves de fonds propres pour faire face aux différentes sources d’incertitude mentionnées plus tôt. Malgré tout, au BSIF, nous nous remettons continuellement en question pour nous assurer de ne pas relâcher notre vigilance. Cette webémission sur la gestion du risque se veut une occasion de discuter des mesures du BSIF en réponse à la transformation rapide de l’environnement de risque. Nous tenons à rappeler l’importance de faire preuve d’une plus grande prudence à l’égard des pratiques de gestion des fonds propres. Il s’agit, à notre avis, d’un fondement clé d’une bonne gouvernance.

Avant de céder la parole à mes collègues qui vont animer la webémission, je tiens à souligner nos deux principaux objectifs. Premièrement, nous nous efforçons autant que possible de faire preuve de transparence à l’égard des mesures que nous comptons mettre de l’avant, et les communiquons dans le Regard annuel du BSIF sur le risque qui décrit en langage clair et simple les risques auxquels nous sommes confrontés ainsi que les mesures de surveillance et de réglementation que nous prenons pour y faire face.

Deuxièmement, nous adoptons une approche proactive dans la réponse à ces risques. Nous préférons essuyer les critiques pour avoir agi trop tôt et trop vigoureusement plutôt que pour être intervenus trop tard. Le système financier est un réseau complexe et interrelié regroupant différents acteurs, où la faiblesse d’un petit secteur peut très rapidement se propager à l’ensemble du système, et il incombe au BSIF d’atténuer ce risque.

Cela étant dit, mes collègues aborderont aujourd’hui plusieurs sujets d’importance comme le nouveau Cadre de surveillance, les stratégies de surveillance sectorielle, le nouveau mandat du BSIF en matière d’intégrité et de sécurité, ainsi que la résilience opérationnelle.

Pour conclure, je crois que toutes les personnes qui participent à cette webémission sont soucieuses d’assurer une saine gestion du risque; c’est d’ailleurs ce qui caractérise le système financier canadien. De fait, ce dernier se démarque par sa résilience et sa réussite, attribuables en grande partie aux gestionnaires et aux dirigeants qui travaillent dans les institutions que nous réglementons. Au BSIF, nous aimons à penser que nous apportons le soutien nécessaire pour atteindre cet objectif.

Nous continuerons d’établir un dialogue ouvert et de faire preuve de transparence dans nos décisions. La webémission d’aujourd’hui s’inscrit dans cette volonté. Merci beaucoup.